dimanche 20 janvier 2008

Le Club de Jamel enflamme le Théâtre dans sa Comedy


Après le succès immense de Grand Corps Malade le mois dernier en spectacle d’ouverture, la scène conventionnée du Théâtre du Puy a eu le prestige d’accueillir une performance magistrale de la troupe du Jamel Comedy club le jeudi 8 novembre, autre tête d’affiche de la saison culturelle.

Les onze potes du très célèbre Jamel Debbouze, ne pouvaient pas rêver mieux en venant exposer leur talent devant la ferveur intense du public ponot.
Ces jeunes humoristes mis sur le devant de la scène sous l’œil attentif du maître qui leur a ouvert les portes du triomphe, ont su facilement sans la présence du grand frère, conquérir et apprivoiser la salle en totale effervescence.
Les éclairs éblouissants des projecteurs, en symbiose avec chaque mouvement, ont accompagnés les comédiens jouant avec tous les sujets qui bercent notre quotidien.
Suivant un défilé organisé et ponctué par deux chefs d’orchestres, les filles, Blanche, Amelle Chahbi et Claudia, s’amusent à concentrer leurs plaisanteries sur les hommes, éternellement incorrigibles, tout en riant du raz-de-marée de la mode Fashion ou encore de la vague tectonik.
De son côté, la majorité masculine se plait à orienter les railleries vers un communautarisme maîtrisé et plaisant qui mêle religion, origines culturelles, immigration et intégration.
Du coup, « monsieur SEIZE Benoît » se retrouve en un tour de mots ridiculisé et les attentats du 11 septembre se résument à une partie de bowling aérienne, qui offre « un joli strike », dans ce monde absurde, sans complexe ni retenue.
On peut ironiquement signaler qu’à l’inverse des tendances actuelles et notamment de notre gouvernement, la parité homme-femme n’est pas respectée sur cette scène comique, qui n’hésite pas d’ailleurs à pousser les critiques jusqu’aux chevilles du président (voire même jusqu’au coup). En effet, Nicolas Sarkozy souffre des accusations explicites qui remettent en cause des mesures phares de son programme comme par exemple les tests ADN, ou son omniprésence diagnostiquée comme le « symptôme d’une toxicomanie ». La voix du public rend l’écho de cette tribune et « le peuple parle » comme le dit si fièrement Thomas Ngijol « même s’il s’est exprimé le mois d’avril dernier et on a vu ce que ça a donné ». Si l’on suit la logique des pourcentages on avait donc beaucoup de peine à reconstituer les 53% obtenus par N. Sarkozy au dernier suffrage. En outre, si l’employé d’un institut de sondage avait été dans la salle ce soir-là, il aurait pu comparer ses estimations des voix du candidat UMP au score réalisé par Frédéric Nihous au premier tour des élections présidentielles…Cette génération de nouveaux artistes comiques qui pratiquent en toute liberté stylistique le principe du stand-up semble trouver sa place dans le monde du spectacle, avec de l’humour sans complexe, où l’on empile les vannes. Néanmoins, cette méthode parfois un peu désinvolte nous fait presque préférer les improvisations aux répliques travaillées. La légèreté du texte est donc le seul point que l’on peut regretter face au divertissement savoureux que nous procure ce groupe par ses échanges généreux.

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